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Les Accidents barotraumatiques

BAROTRAUMATISME DES OREILLES
Sous
l'eau, on peut schématiquement représenter l'oreille par trois
compartiments :
 | - Deux compartiments liquidiens :
 | l'oreille externe soumise à
la pression ambiante. |
 | l'oreille interne contenant le
liquide labyrinthique avec : |
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 | - en avant, la cochlée, organe de l'audition; |
 | - en arrière, le vestibule, organe de l'équilibre. |
 | - Un compartiment aérien : |
l'oreille moyenne avec :
 | - une paroi externe déformable, le tympan; |
 | - deux points faibles internes
 | les fenêtres ovales et rondes. |
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Entre ces trois compartiments, l'équipression est assurée
par la Trompe d'Eustache.
La Trompe d'Eustache est un conduit ostéo-cartilagineux
qui joue un rôle capital en laissant passer l'air du rhino-pharynx dans
l'oreille moyenne, permettant ainsi l'équilibre du tympan. Normalement
fermée, elle s'ouvre 2 à 3 fois en 5 min.
 | A la descente, l'ouverture est "active" par
contraction réflexe des muscles assurant la déglutition et le bâillement. |
 | A la remontée, la surpression relative dans l'oreille
moyenne est suffisante pour permettre à elle seule l'ouverture de
la trompe d'Eustache : c'est une manœuvre "passive". |
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Au cours de la plongée, 4 manœuvres permettent d'obtenir l'équipression
.
A la descente,
la manœuvre de Valsalva.
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A la remontée,
manœuvre de Toynbee.
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Le plongeur, après avoir retenu dans ses
poumons une certaine quantité d'air et après avoir fermé hermétiquement
nez et bouche, compresse progressivement l'air contenu dans ses voies aériennes
supérieures jusqu'à ce qu'il entende le ressaut tympanique, témoin de
l'arrivée de l'air dans la caisse du tympan. Cette manœuvre doit
s'effectuer dès la début de la descente par petites pressions répétées
sans jamais forcer.
Elle ne doit jamais se faire à la remontée. |
La bouche étant fermée et le nez pincé entre
le pouce et l'index, on effectue un mouvement de déglutition. Par cette
manœuvre, l'air de la caisse du tympan est aspiré par l'intermédiaire
de la Trompe d'Eustache. La dépression provoquée vide l'oreille
moyenne de la surpression. |
D'autres méthodes sont possibles :
La manœuvre de Frenzel.
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La Béance Tubulaire Volontaire
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Elle est basée sur la contraction de la base
de la langue qui est refoulée au maximum vers le haut et en arrière
contre le voile avec émission du son "Kee".
Cette manœuvre provoque la surpression dans le cavum forçant
ainsi la trompe d'Eustache, mais de façon moins violente que la manœuvre
de Valsalva. |
- Elle nécessite la prise de conscience de la position
des muscles du voile et du pharynx pendant l'ouverture de la trompe.
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- Il faut étudier les mouvements pharyngés provoqués
par le bâillement et en les reproduisant, la bouche étant fermée.
- Il est indispensable d'être en position d'ouverture au
départ de la surface.
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- Les pressions s'équilibrent automatiquement en douceur,
et dès le début de la descente.
- Cette manœuvre nécessite une grande habitude et est
difficile à expliquer au plongeur.
- La forme de la trompe d'Eustache est également
importante et selon son anatomie, la manœuvre est faisable ou non.
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Mécanisme du barotraumatisme de l'oreille moyenne
Tout facteur gênant l'équilibre des pressions de part et
d'autre du tympan peut être la cause d'un barotraumatisme.
 | - obstruction tubaire permanente : l'examen d'aptitude pratiqué
par un médecin spécialiste élimine en général cette cause. |
 | - obstruction passagère de la trompe : infection des voies aériennes
supérieures. |
Il en résulte une dépression relative dans la caisse du tympan.
 | Le vertige alternobarique : Il est dû à une asymétrie de l'équipression
des oreilles moyennes. Il survient parfois à la descente ou après une
manœuvre de Valsalva. Dans la plupart des cas , il apparaît à la remontée. |
Symptômes
 | La douleur :
 | Si la dépression est faible, c'est plutôt une gène, une
sensation d'enfoncement du tympan. |
 | Si la dépression est forte et rapide, c'est une douleur très
vive. |
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 | Bourdonnements et vertiges :
 | Ils sont en général rares et fugaces s'il n'y a pas de lésion
importante de l'oreille interne. La persistance de vertiges après la
sortie de l'eau est un signe de lésion vestibulaire. |
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 | La surdité :
 | Elle est discrète lorsqu'il n'y a pas de lésion cochléaire |
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Conduite a tenir
 | Arrêter la plongée et consulter un médecin ou un O.R.L.. (
attention ne pas mettre de gouttes auriculaires) |
Prévention
Les moyens d'éviter ces accidents sont le fait du plongeur lui-même.
Ils doivent être parfaitement connus et appliqués strictement : - Ne pas
plonger avec une rhinite ou tout autre affection inflammatoire des voies aériennes
supérieures.
 | - Le plongeur doit commencer à équilibrer ses oreilles dès
qu'il s'immerge. |
 | Si malgré ces précautions, l'équilibration se fait mal, le
plongeur doit arrêter sa descente et si nécessaire remonter de quelques
mètres jusqu'à ce que ses oreilles s'équilibrent.
 | La pulvérisation de vasoconstricteurs dans les fosses
nasales avant la plongée désinfiltre l'orifice externe de la trompe
d'Eustache, mais leur action peut être suivie d'un phénomène de
rebond avec accentuation des troubles momentanément supprimés. |
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Mécanisme du barotraumatisme de l'oreille Interne
Il se rencontre dans plusieurs circonstances :
 | - "Coup de piston" de l'étrier dans la fenêtre
ovale
 | lors de la descente rapide chez des plongeurs entraînés,
parfois en apnée. |
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 | - Rupture des fenêtres, en particulier de la fenêtre ronde.
Elle survient à la descente,
 | chez les plongeurs entraînés ayant eu quelques difficultés
à équilibrer leurs oreilles. |
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Symptômes
 | La surdité Elle est importante avec prédominance sur les fréquences
aiguës. Elles est parfois totale et irréversible, mais généralement
unilatérale. Elle répond bien au traitement. |
 | Les acouphènes Ils traduisent l'atteinte cochléaire. Ils sont
en général aigus, parfois associés à des bourdonnements graves |
 | Les vertiges |
 | Les vertiges brefs : penser à une stimulation thermique unilatérale
(entrée d'eau froide dans le conduit externe), un barotraumatisme de
l'oreille moyenne ou un Valsalva intempestif. Le vertige ne laisse pas de
trace, mais il ne faut pas le considérer comme banal car sa répétition
entraîne la fragilisation des vestibules. |
 | Les vertiges durables: quelques minutes |
Il peut s'agir d'un coup de piston ( le sujet descend en vrille
), d'un vertige alternobarique ou d'un accident de décompression : difficultés
à regagner la surface, nage en rond en cherchant à retrouver le bord. Il
entraîne un déséquilibre passager, des troubles de la démarche dès que le
plongeur revient à terre ou sur le bateau.
 | Les vertiges prolongés: quelques heures à quelques jours |
 | Grand vertiges rotatoire avec nausées et impossibilité de se
lever. |
Conduite a tenir
C'est une urgence médicale O.R.L..
Prévention
 | Ne jamais plonger avec une perforation tympanique. |
 | Ne pas plonger en cas d'inflammation des voies aériennes supérieures,
ne pas pratiquer de Valsalva trop violent ni de descente trop rapide jusqu'à
10-15 m de profondeur (il est conseillé de ne pas dépasser 30 m/min) |
 | Déglutir et contracter les mâchoires à la remontée. |
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