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Les Accidents barotraumatiques

Barotraumatismes des dents et des Sinus
Les dents
Les douleurs sont déclenchées par les variations de pression.
La dent douloureuse est presque toujours une dent cariée obturée par
pansement ou amalgame de façon imparfaite. Il existe une petite bulle d'air
sous l'obturation, au contact de la pulpe. Lorsque la pression augmente dans
la cavité buccale lors de la plongée, il y a dépression relative créant un
barotraumatisme douloureux voire une implosion destructrice de la dent.
Lorsque la bulle communique par un passage étroit avec la cavité
buccale, l'air peut pénétrer dans la bulle à la compression, et lorsque les
pressions sont équilibrées, la douleur disparaît; à la décompression, si
le débit de la fuite est insuffisant, l'obturation peut sauter, la dent se
fissurer ou même éclater. Le traitement consiste à retirer l'amalgame ou le
pansement défectueux et à les remplacer correctement.
En matière de plongée, ce sont surtout les répercussions
induites par les débris de dents qui sont dangereuses; en effet, ceux-ci
peuvent devenir de véritables corps étrangers intra-bronchiques entraînant
des difficultés respiratoires, panique et remontée en catastrophe avec
accident de décompression, voire surpression pulmonaire.

Les sinus
Les accidents barotraumatiques des sinus sont peu fréquents et
atteignent par ordre de fréquence :
 | - Le sinus frontal dont le canal étroit et long s'obstrue
facilement. |
 | - le sinus maxillaire : l'atteinte des autres sinus étant
tout à fait exceptionnelle du fait de leur configuration anatomique. |
L'apparition de ces accidents repose sur l'existence d'une
obstruction qui transforme une cavité normalement en communication avec les
fosses nasales en une cavité close à paroi rigide inextensible qui ne peut
plus s'équilibrer avec la pression extérieure.
Rappel anatomique
Les
sinus sont des cavités aériennes incompressibles, annexées aux fosses
nasales et communiquant avec elles par un canal.
Elles subissent comme telles les conséquences de la
loi de Mariotte. |

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Mécanismes
 | A la descente, des douleurs aiguës de siège variable selon le
sinus intéressé sont le signe de l'accident barotraumatique. |
L'air ne peut pas entrer dans le sinus. L'augmentation de
pression dans les fosses nasales à mesure que le plongeur descend entraîne
une dépression relative à l'intérieure de la cavité sinusienne.
Il faut alors remonter de quelques mètres et tenter des manœuvres
de Valsalva douces puis essayer de redescendre. Si ces manœuvres ne débloquent
pas le conduit, il est plus sage de ne pas forcer et de remettre à plus tard
sa plongée.
Si aucun mécanisme compensatoire ne rétablit l'équipression,
il y a décollement de la muqueuse, inflammation et hémorragie, selon
l'importance de la pression de succion.
 | A la remontée, le barotraumatisme est plus rare mais plus
grave. Au début de la remontée tout va bien, puis la différence de
pression de part et d'autre du canal, bloqué par un phénomène de clapet,
va s'accentuer à mesure que l'on approche de la surface, la variation de
pression étant plus importante. |
Le plongeur reste bloqué par une douleur très aiguë et
violente ( quelque fois syncopale ). Pour la calmer, il redescend de quelques
mètres puis reprend sa remontée
Pourquoi l'air est-il gêné dans ses
mouvements ?
 | Inflammation de la muqueuse : rhinite, sinusite |
 | Orifices sinusiens congénitalement étroits |
 | Polypes en battant de cloche (excroissance) |
Symptômes
 | Des saignements du nez à la sortie de l'eau signe souvent ces
barotraumatismes |
 | Douleurs sous-orbitaires ou frontales ou dentaires selon le
sinus touché d'où dans certains cas difficulté de diagnostic avec un
barotraumatisme dentaire |
Conduite a tenir
 | Calmer la douleur par un anti-inflammatoire à dose suffisante |
 | Donner de l'aspirine (0.5g) |
 | Secondairement, faire un traitement médical avec antibiotiques,
anti-inflammatoires ou chirurgical (si polypes ). |
Prévention
 | Ne jamais forcer, un plongeur victime d'une sinusite doit
s'abstenir de plonger jusqu'à guérison. |
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