| |

Les accidents biochimiques

Ces accidents sont
régit par la loi
de Dalton.
Le
plongeur sportif respire de l'air comprimé.
L'air
est un mélange de gaz composé de :
Azote
(N2) ------------> 79.03% |
Oxygène
(O2) ---------> 20.93% |
Gaz
carbonique (CO2) --> 0.03% |
Gaz
rares -------------->(traces) |
- Les gaz que l'on
respire peuvent être toxiques dès que leur pression partielle dépasse
un certain seuil.
|
|
-
- L'oxygène est
indispensable à la vie animale.
- Il est consommé par le
corps humain en fonction de son métabolisme.
- Il est apporté par la
ventilation pulmonaire régulée par
- la consommation en oxygène
au cours du travail musculaire.
-
État |
Anoxie |
Hypoxie |
Normoxie |
Hyperoxie |
PpO2 |
<0.11 |
<0.17 |
1.7 |
>0.21 |
Hypoxie
- L'Hypoxie est une
insuffisance en oxygène,
- elle ne peut donc
pas être considéré comme toxique.
- L'hypoxie arrive
quand la Pp O2 < 0.17 bar.
En règle général,
le plongeur sportif ne sera pas concerné par ce type d'accident qui ne
survient qu'à des plongeurs professionnels utilisant des appareils à
circuits fermés ou semi fermés. Les plongeurs en apnée peuvent
craindre l'anoxie, stade suivant l'hypoxie.
Symptômes :
Ils surviennent à
la remontée du à une baisse de la Pp O2
 | - Accélération
du rythme cardiaque (tachycardie) |
 | - Hallucination |
 | - Perte de
connaissance |
 | - Collapsus
(diminution rapide des forces, sans syncope) |
 | - Arrêt
respiratoire |
 | - Arrêt
cardiaque |
Conduite à tenir :
 | Augmenter la PpO2 |
 | Oxygénothérapie |
Prévention : Ne
jamais arriver à des PpO2 < 0.17 b
TOXICITÉ A L'OXYGÈNE
Hyperoxie
(Excès d'oxygène dans le sang)
Respiré sous une
pression élevée, l'oxygène est un gaz toxique dont les effets se
manifestent après un temps de latence proportionnel à la pression à
laquelle il est respiré.
On observe
aucun effet toxique quel que soit le temps, si l'oxygène est respiré
sous une pression partielle inférieure à 0.6b
Entre 0.6 et
1.6 b, le temps nécessaire pour l'apparition des phénomènes toxiques
est long (plusieurs heures) : on parle de toxicité chronique.
Au-delà de 1.7
b, le temps de latence diminue très rapidement : on parle de toxicité
aiguë.
- Effet
Lorrain-Smith
- Toxicité
chronique (0.6 b <PpO2<1.6 b)
Causes :
Lors d'inhalation
d'oxygène en oxygénothérapie (24 h à 1 bar ou de 10 h à 2 bar) ,
l'oxygène est toxique et provoque des lésions pulmonaires
inflammatoires gênant les échanges gazeux.
Cet accident , du
fait des temps d'immersion limites, ne peut concerner le plongeur
autonome et s'adresse plus particulièrement aux plongeurs effectuant
des interventions sous la mer dans des caissons ou lors de plongées
profondes à saturation.
Symptôme:
 | Face rose |
 | Douleur à l'inspiration profonde |
 | Toux |
 | Brûlures alvéolaires avec
diminution de la capacité vitale et de la diffusion alvéolo-capillaire |
 | Oedème pulmonaire |
Conduite à tenir :
 | Soustraire le plongeur à cette
PpO2 toxique |
 | Traitement médical |
Prévention :
Connaître les
risques afin de limiter le temps d'exposition à ces pressions.
Ne concerne pas le
plongeur autonome.
- Effet Paul Bert
toxicité aiguë (PpO2 > 1.7 b)
Causes :
L'exposition à des
pressions élevées d'oxygène (PpO2 > 1,7b) expose après un temps
de latence, aux effets neuro-toxiques de l'oxygène.
Extrêmement
variable selon les individus et les circonstances (travail physique,
froid, hypercapnie), il survient chez le plongeur en scaphandre soit à
l'air à grande profondeur, soit à l'oxygène pur à faible profondeur.
Il y a intoxication
des cellules nerveuses.
|
Le gaz carbonique est toxique pour
l'homme, l'air normal n'en contient que des valeurs négligeables (0,03%
en moyenne) alors que l'air alvéolaire en renferme 5%. Celui-ci est éliminé
par la ventilation pulmonaire. Mais si l'air respiré contient déjà
trop de CO2, son élimination va être plus difficile, il va s'accumuler
dans le sang et provoquer des troubles. On considère que la Pression
Partielle de CO2 tolérable est de 0,01 b.
Le Volume Courant est le volume
d'air déplacé dans le cycle respiratoire normal. Il est de l'ordre de
500 ml. Mais celui-ci ne renouvelle que 1/7 me de l'air contenu dans les
alvéoles. Donc, pour 500 ml ventilés, seul 350 ml atteignent les alvéoles
où on lieu les échanges gazeux. Les 150 ml restent au niveau des
conduits respiratoires ou Espace Mort Anatomique.
Le Débit Ventilatoire est égal au
Volume Courant que multiplie la Fréquence Ventilatoire par minute (env.
12 cycles). Le débit normal est donc de : 500 ml * 12 = 6000 ml ou 6
litres.
La manière dont le sujet respire va
avoir une grande importance car ce même débit peut être réalisé de
différentes manières. Par exemple, le sujet peut augmenter la fréquence
de ventilation et réduire du même coup son volume courant :
- Fréquence 12 * 500 ml VC = 6000
ml
- 24 * 250 ml = 6000 ml.
Si on se souvient que 150 ml du
volume courant restent dans l'espace mort anatomique à chaque cycle,
c'est donc seulement 100 ml d'air ventilé qui atteignent les alvéoles
et bien que ventilant 6 litres d'air par minute, le sujet s'asphyxie
progressivement; c'est l'essoufflement.
causes et mécanismes
L'hypercapnie a deux
origines différentes :
 | L'une externe, |
c'est la présence
accidentelle d'un taux de CO2 dépassant la normale dans l'air comprimé
des bouteilles
 | L'autre interne, |
d'origine métabolique,
provenant d'une activité musculaire excessive (nage à contre-courant,
travail)
augmentée par la
lutte contre le froid, la profondeur, voire par l'émotion.
Le CO2 est le
principal stimulus respiratoire. L'augmentation de sa Pression Partielle
accélère le rythme respiratoire, ceci pour en facilité son élimination
mais souvent au détriment de son expiration.
Il s'ensuit des
troubles de la respiration, une diminution du volume courant avec déplacement
vers le volume de réserve inspiratoire et une augmentation de la fréquence
respiratoire.
symptômes
- Profondeur
|
- Pression
- Absolue
|
- Pp CO2
|
- Effets
|
- 0
|
- 1
|
- 0,01
|
- Insensibles
|
- 10
|
- 2
|
- 0,02
|
- Léger
essoufflement
|
- 20
|
- 3
|
- 0,03
|
Hyperventilation |
- 30
- 40
|
- 4
- 5
|
- 0,04
- 0,05
|
- Essoufflement
croissant
- Maux de tête
|
- 50
- 60
|
- 6
- 7
|
- 0,06
- 0,07
|
- Essoufflement
incontrôlable
- Apnée
volontaire impossible
- Maux de tête
- Vertiges
et vomissement
|
- 70
- 80
|
- 8
- 9
|
- 0,08
- 0,09
|
- Stupeur
- Ébriété
- Perte de
connaissance
|
L'essoufflement
est le point de départ d'une cascade d'événement pouvant aboutir :
 | - à l'accident
de surpression |
 | - à l'accident
de décompression |
 | - à la noyade. |
conduite a tenir
 | Dans l'eau, Arrêt
immédiat de toute activité physique; |
 | Alerter un coéquipier, |
 | Baisser la réserve
et se forcer à expirer à fond, |
 | Se raisonner et
se faire remonter. |
 | Si
l'essoufflement persiste ou s'il est important d'emblée, il ne faut
pas hésiter à faire surface et respirer à l'air libre, en sachant
que l'on s'expose dans ce cas à un accident de décompression par
remontée rapide ou à une surpression pulmonaire par blocage
thoracique. |
 | En surface,
Allongé l'accidenté, |
 | Lui faire
respirer de l'oxygène pur, |
 | L'arrêt
cardio-respiratoire impose les manoeuvres de réanimation classiques
d'urgence. |
prévention
 | -
Veillez à la pureté de l'air dans les bouteilles. |
 | - Bien se protéger
du froid. |
 | - Passer la réserve
dès que l'air se raréfie. |
 | - Cesser toute
activité lorsque se produit un début d'essoufflement :
 | faire des
expirations forcées, |
 | remonter
doucement. |
|
 | - Contrôle
permanent de la ventilation
 | ( prendre le
temps d'expirer ). |
|
 | - Limiter les
efforts physiques. |
 | - Choix d'un détendeur
présentant la moindre résistance. |
 | - Être en bonne
condition physique et posséder une bonne technicité. |
Symptômes :
Il y a modification
des gaz du sang au niveau des tissus nerveux ce qui se traduit par une
crise de type épileptique souvent précédée de symptômes variables :
 | troubles de la
vision |
 | rétrécissement du
champs visuel |
 | contraction
musculaire |
 | malaise général |
 | tachycardie |
Puis ,dans un délai
variable survient la crise épileptique (convulsions) avec ses trois
phases :
 | - Tonique :
Contraction intense de tous les muscles interdisant alors toute remontée |
 | - Clonique :
Secousses musculaires réalisant des convulsions |
 | - Résolutive :
Sujet inerte avec reprise progressive de la conscience mais amnésie
de la crise. |
La complication
majeure est la noyade.
Conduite à tenir :
 | La seule thérapie
consiste en un retour immédiat à la surface et en l'interruption de
l'inhalation d'oxygène. |
Prévention :
 | Il faut seulement
maintenir la PpO2 dans les limites de la normoxie |
|
L'azote, gaz inerte présent dans
l'air dans la proportion de 79%, est considéré comme un simple diluant
de l'oxygène et n'intervient pas dans le métabolisme tissulaire.
Mais lorsque sa pression partielle
augmente, il se révèle toxique pour le système nerveux central selon
un processus encore mal connu.
Les troubles apparaissent à des
profondeurs variant entre -40 m et -70 mètres selon le plongeur, son
entraînement et sa maîtrise personnelle. Personne n'y échappe
et si l'on peut en partie les contrôler par l'entraînement, il faut néanmoins
demeurer très vigilant car les risques d'accidents sont importants.
Les signes :
Le mécanisme de cet accident est
discuté, mais l'effet narcotique serait dû à une affinité marquée
de l'azote pour les liquides du système nerveux
On a incriminé le poids moléculaire
élevé de l'azote qui aggraverait ce phénomène. C'est pourquoi, on
utilise des diluants de l'oxygène (hélium, hydrogène) de densité
moindre pour les plongées profondes. |
La crise de narcose à l'azote
apparaît progressivement. les signes s'aggravent en fonction de la
profondeur.
 | Troubles subjectifs avec tendance
euphorique, sensation de déséquilibre, détachement du monde extérieur,
augmentation du dialogue intérieur; |
 | Troubles du comportement avec
baisse de l'attention, de la mémoire immédiate et de la
coordination, altération du raisonnement |
L'état de santé , la condition
physique générale influencent la réceptivité des individus, mais également
la fatigue, l'anxiété, l'inexpérience, l'alcool.
Conduite à
tenir :
L'ensemble de ces
troubles est parfaitement et immédiatement réversible avec la
soustraction du sujet aux fortes pressions d'azote. Mais dans certains
cas graves, le sujet peut être incapable de provoquer lui-même ce
retour vers la surface.
Prévention :
La prévention
principale consiste à ne pas dépasser 60 mètres à l'air (limite réglementaire
MN90 ou COMEX).
Certains facteurs
favorisent l'apparition de la narcose : alcool, fatigue, anxiété,
inexpérience.
A l'opposé, l'entraînement
crée un certain degré d'adaptation qui retarde et diminue l'intensité
des troubles. |
|